De: http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Stiegler
permito-me transcrever, em francês:
"Bernard Stiegler, né en 1952, est philosophe de formation.
Docteur de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, il est actuellement directeur du département du développement culturel au Centre Georges-Pompidou, où il dirige également l'Institut de recherche et d'innovation (IRI), créé à son initiative en avril 2006. Préalablement, il a été directeur de recherche au Collège international de philosophie, professeur et directeur de l'unité de recherche qu'il a fondée en 1993 « Connaissances, Organisations et Systèmes Techniques » à l'Université de technologie de Compiègne (UTC), directeur général adjoint de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) puis directeur de l'Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique (Ircam) jusqu'en fin 2005.
Bernard Stiegler a révélé en 2003 dans "Passer à l'Acte" qu'il a passé 5 années en prison à Saint-Michel de Toulouse, puis au centre de détention de Muret, entre 1978 et 1983, pour attaque à main armée.
L'œuvre
Philosophie et technique
Selon Bernard Stiegler la philosophie grecque se constitue en perdant la question de la technique. C'est en reléguant ce qu'elle surnomme la technique à un simple dehors que la philosophie crée ce dedans, cette enceinte de savoir plein à laquelle elle s'identifie. La philosophie s'articule en se démarquant de ce qu'elle surnomme la technè (le savoir creux), dont s'inspirent les sophistes. Ce dehors est supposé ne contribuer en rien au savoir plein du dedans, et n'a par conséquent de statut que comme auxiliaire. Le philosophe peut bien se servir de la technique (de l'écriture, par exemple), mais la technique n'est pas supposée participer à la constitution de la vérité philosophique. La technique n'a rien d'original ou d'originaire, elle est toujours dérivée, et elle est donc la supposition même de l'origine (la vie et le savoir pleins).
Ce schéma dehors-dedans (auquel se lie l'opposition de la vie et de la mort) forme une grille qui fait que la philosophie ne peut que rater la technique au moment même ou la techné s'indique comme question. La technique, ce n'est rien. Il n'y a pas — et il ne peut y avoir — de philosophie de la technique, pour autant que le logos ne laisse aucune originalité à la technique. Toute « pensée » de la technique excède nécessairement les limites de la philosophie. Une approche « pensante » de la technique ne peut que toucher aux bords de la pensée, ne peut que mettre en péril les schémas philosophiques. Si la philosophie ne peut que rater la technique, c'est que celle-ci ne se figure qu'aux limites de la pensée, comme sa possibilité impossibilisante. La technique opère selon une logique qui perturbe la logique philosophique; elle ne peut donc s'approcher qu'aux limites. La part originaire de la technique dans la constitution de tout savoir est aux limites du pensable, et en appelle à une graphique aussi perturbante que celle de la supplémentarité, d'abord « théorisée » par Jacques Derrida dans son livre magistral sur les vices de la lettre et de l'onanisme chez Rousseau, "De la Grammatologie.
La question de l'homme
Refondant la question de la techné comme étant l'essence même du devenir humain, Stiegler repense à nouveaux frais la question de la technique allant au-delà de la logique philosophique. Selon Stiegler, la technique doit être appréhendée comme une constituante anthropologique. La technicité participe originairement à la constitution de l'homme (l'hominisation). Pas de anthropos sans techné, en tant qu'origine anhumaine de l'humain. C'est pourquoi l'homme n'a d'essence que par accident : « L'homme est cet accident d'automobilité que provoque une panne d'essence.» L'homme est ce vivant qui n'a de qualités que dans un ajout originaire d'artificialité. Son essence est faite d'artéfacts. Sa nature est originairement secondaire. Si l'essence de l'homme (sa destination, ses fins) est artéfactuelle, est elle toujours sujet de débat, de controverse, de polémique et même de guerre : les hommes ne peuvent que se disputer sur leur qualités. La technicité de l'homme contient toujours le risque du combat, amical ou belliqueux. Ce risque est sans fin. C'est ainsi que la constitution technique (ou factice) de l'homme fait la nature politique de l'homme : la technicité, c'est la question de l'essence de l'homme (fins, destination, origine : des questions philosophiques, donc), ainsi que la question politique (comment vivre ensemble ?).
permito-me transcrever, em francês:
"Bernard Stiegler, né en 1952, est philosophe de formation.
Docteur de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, il est actuellement directeur du département du développement culturel au Centre Georges-Pompidou, où il dirige également l'Institut de recherche et d'innovation (IRI), créé à son initiative en avril 2006. Préalablement, il a été directeur de recherche au Collège international de philosophie, professeur et directeur de l'unité de recherche qu'il a fondée en 1993 « Connaissances, Organisations et Systèmes Techniques » à l'Université de technologie de Compiègne (UTC), directeur général adjoint de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) puis directeur de l'Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique (Ircam) jusqu'en fin 2005.
Bernard Stiegler a révélé en 2003 dans "Passer à l'Acte" qu'il a passé 5 années en prison à Saint-Michel de Toulouse, puis au centre de détention de Muret, entre 1978 et 1983, pour attaque à main armée.
L'œuvre
Philosophie et technique
Selon Bernard Stiegler la philosophie grecque se constitue en perdant la question de la technique. C'est en reléguant ce qu'elle surnomme la technique à un simple dehors que la philosophie crée ce dedans, cette enceinte de savoir plein à laquelle elle s'identifie. La philosophie s'articule en se démarquant de ce qu'elle surnomme la technè (le savoir creux), dont s'inspirent les sophistes. Ce dehors est supposé ne contribuer en rien au savoir plein du dedans, et n'a par conséquent de statut que comme auxiliaire. Le philosophe peut bien se servir de la technique (de l'écriture, par exemple), mais la technique n'est pas supposée participer à la constitution de la vérité philosophique. La technique n'a rien d'original ou d'originaire, elle est toujours dérivée, et elle est donc la supposition même de l'origine (la vie et le savoir pleins).
Ce schéma dehors-dedans (auquel se lie l'opposition de la vie et de la mort) forme une grille qui fait que la philosophie ne peut que rater la technique au moment même ou la techné s'indique comme question. La technique, ce n'est rien. Il n'y a pas — et il ne peut y avoir — de philosophie de la technique, pour autant que le logos ne laisse aucune originalité à la technique. Toute « pensée » de la technique excède nécessairement les limites de la philosophie. Une approche « pensante » de la technique ne peut que toucher aux bords de la pensée, ne peut que mettre en péril les schémas philosophiques. Si la philosophie ne peut que rater la technique, c'est que celle-ci ne se figure qu'aux limites de la pensée, comme sa possibilité impossibilisante. La technique opère selon une logique qui perturbe la logique philosophique; elle ne peut donc s'approcher qu'aux limites. La part originaire de la technique dans la constitution de tout savoir est aux limites du pensable, et en appelle à une graphique aussi perturbante que celle de la supplémentarité, d'abord « théorisée » par Jacques Derrida dans son livre magistral sur les vices de la lettre et de l'onanisme chez Rousseau, "De la Grammatologie.
La question de l'homme
Refondant la question de la techné comme étant l'essence même du devenir humain, Stiegler repense à nouveaux frais la question de la technique allant au-delà de la logique philosophique. Selon Stiegler, la technique doit être appréhendée comme une constituante anthropologique. La technicité participe originairement à la constitution de l'homme (l'hominisation). Pas de anthropos sans techné, en tant qu'origine anhumaine de l'humain. C'est pourquoi l'homme n'a d'essence que par accident : « L'homme est cet accident d'automobilité que provoque une panne d'essence.» L'homme est ce vivant qui n'a de qualités que dans un ajout originaire d'artificialité. Son essence est faite d'artéfacts. Sa nature est originairement secondaire. Si l'essence de l'homme (sa destination, ses fins) est artéfactuelle, est elle toujours sujet de débat, de controverse, de polémique et même de guerre : les hommes ne peuvent que se disputer sur leur qualités. La technicité de l'homme contient toujours le risque du combat, amical ou belliqueux. Ce risque est sans fin. C'est ainsi que la constitution technique (ou factice) de l'homme fait la nature politique de l'homme : la technicité, c'est la question de l'essence de l'homme (fins, destination, origine : des questions philosophiques, donc), ainsi que la question politique (comment vivre ensemble ?).
Politologie
Pour Bernard Stiegler, la question politique fondamentale est celle-ci : Comment sauver le « capitalisme » et la productivité de la consommation contre tous les phénomènes destructeurs qui les menacent et conduisent à ce que le philosophe appelle la « guerre ». La mondialisation et le phénomène d'uniformisation des comportements et des modes de vie s'attaquent ainsi à la singularité des individus et des cultures. C'est par le biais de la technique numérique, de l'américanisation du monde, des monopoles et du contrôle de la distribution, que le capitalisme s'autodétruit en niant le concept de singularité, et la vocation combative des cultures.
Œuvres
* La technique et le temps. Tome 1: La faute d’Epiméthée (1994). ISBN 2718604409
* La technique et le temps. Tome 2: La désorientation (1996). ISBN 2718604689
* Échographies de la télévision. Entretiens filmés (with Jacques Derrida, 1996). ISBN 2718604808
* La technique et le temps. Tome 3: Le temps du cinéma et la question du mal-être (2001). ISBN 2718605634
* Passer à l'acte (2003). ISBN 2718606169
* Aimer, s'aimer, nous aimer: Du 11 septembre au 21 avril (2003). ISBN 2718606290
* De la misère symbolique: Tome 1. L'époque hyperindustrielle (2004). ISBN 2718606355
* De la misère symbolique: Tome 2. La Catastrophè du sensible (2004). ISBN 2718606347
* Philosopher par accident: Entretiens avec Elie During (2004). ISBN 2718606487
* Mécréance et Discrédit: Tome 1, La décadence des démocraties industrielles (2004). ISBN 2718606606
* Constituer l'Europe: Tome 1. Dans un monde sans vergogne (2005). ISBN 2718606894
* Constituer l'Europe: Tome 2. Le motif européen (2005). ISBN 2718606908
* Mécréance et Discrédit: Tome 2. Les sociétés incontrolables d'individus désaffectés (2006). ISBN 2718607068
* Mécréance et Discrédit: Tome 3. L'esprit perdu du capitalisme (2006). ISBN 2718607157
* Des pieds et des mains (2006). ISBN 2227475668
* La télécratie contre la Démocratie (2006). ISBN 2082105695
* Réenchanter le monde : La valeur esprit contre le populisme industriel (2006, with Marc Crépon, George Collins, and Catherine Perret). ISBN 2082105857
À venir
* La société de l'information: Vers la guerre des esprits.
* Produire, consommer, souffrir : Manifeste pour un nouvel âge industriel.
* L'avenir du désir.
Cinéma
* Participation au film The Ister (2004). "
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