sexta-feira, 26 de dezembro de 2008

ne pas arriver, par Peter Waterhouse

Peter Waterhouse


ne pas arriver

Tandis que nous nous approchons, de la plus belle façon
nous nous éloignons. Le plus beau est un soleil,
comme il demeure là-haut, et là, comme ça chauffe dans la tête
quelque chose est venu sous la forme d’un rayon
sous la forme d’une adoration où il n’y a rien
une exclamation, là où les mers sont
nous roulons comme des vagues, c’est une grande plage
qui porte un autre nom, nous sommes très secs
il faut vraiment regarder dans la direction inverse,
une sorte de direction d’averse en orage total, orage
il y a aujourd’hui un continuum de foudre, nous
sommes nettement bruyants, nous sommes bruyants
comme le soleil, ce qui normalement ne plie pas
se plie, moins devient plus, on explose dans les jambes et
on se nomme : celui-qui-se-déplace, le déplacement est compris
dans un autre plus large qui explose et se nomme : planète
les bras écartés, les yeux écarquillés
goût universel, une ouïe superbe certainement dans les oreilles
les avenues se rejoignent dans la main, cette pensée concerne
les villes plus grandes au toucher. Ici
nous nous sommes pris dans les bras souvent, et pourtant il s’y trouvait quelque chose
d’incertain.

Il y a apparemment une boucle (a loop), un espace double, deux têtes (two heads)
une pause déterminable, un contre-cœur (counter-heart), une nuit claire (bright nights)
un large sens comme monde, comme monde, comme monde, et
on ne sait pas dire comment nous vivons. Nous vivons
dans des automobiles assis le nez tout droit
auprès d’autres nez tout droits. Les pommes ont un goût sucré. Cela
nous l’avons déjà dit souvent. Nous sommes de grandes fleurs
quand nous attendons dans les magasins de fleurs. Nous buvons l’eau par le dessus
et ceci ne dit pas grand chose. En nous (revolving in us)
un point de vue déterminé coperniquement (point, punto) est en rotation, Rome
se déplace tout d’abord autour de l’axe jusqu’à Dublin, partout on nous connaît à notre nose
pourtant celui-ci aussi est incertain.
Le plus petit grain de sable nous divise. Hé oui, nous voilà maubèches
coureurs d’estuaire, sommes très loin de nous-mêmes. La mer, la mer
est si bleue, y faire circuler un fort courant respiratoire
tout enflamme tout, ainsi arrive le jour, jour
où rien ne se touche, là nous avons une place. Nous pourrions
presque nous rétracter.


Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle.



Nicht ankommen

Indem wir uns nähern, in der schönsten Weise
entfernen wir uns. Das schönste ist eine Sonne
wie sie da drüben steht, es ist, wie es so heiß ist im Kopf
etwas gekommen in Form eines Strahls
in Form einer Anbetung, wo nichts ist
ein Ausruf, wo die Meere sind
wir rollen aus wie Wellen, es ist da ein weiter Strand
der anders heißt, wir sind sehr trocken
man muß wirklich in die Gegenrichtung blicken, in
eine Art Regenrichtung aus totalem Wetter, Wetter
es gibt heute ein Blitzkontinuum, wir
sind ausgesprochen laut, wir sind laut
wie die Sonne, was sich üblicherweise nicht biegt
biegt sich, minus wird plus, man explodiert an den Beinen und
nennt sich: Der Gehende, das Gehen ist inbegriffen
in ein weiteres, das explodiert, und es heißt: Planet
mit den ausgestreckten Armen, mit dem wilden Augen
Allesgeschmack, ein superbes Gehör ist wohl in den Ohren
die Avenuen laufen in der Hand zusammen, der Gedanke gilt
den größeren Städten unter dem Tastsinn. Hier
umarmten wir uns oft, und es war doch etwas
ungewisses dabei.

Es gibt offenbar eine Schleife (a loop), einen doppelten Raum, zwei Köpfe
(two heads)
eine bestimmbare Pause, ein Gegenherz (counter-heart), eine helle Nacht
(bright nights)
eine weite Bedeutung als Welt, als Welt, als Welt, und
es lässt sich nicht sagen, wie wir leben. Wir leben
in Automobilen und sitzen mit geraden Nasen
neben anderen geraden Nasen. Äpfel schmecken süß. Das
haben wir schon oft gesagt. Wir sind große Blumen
wenn wir in den Blumengeschäften stehen. Wir trinken das Wasser oben
und das heißt nicht viel. In uns rotiert (revolving in us)
ein kopernikanisch bestimmter Standpunkt (point, punto), Roma
dreht sich vorerst bis Dublin, überall erkennt man uns an der nose
und doch ist diese auch ungewiss.

Das kleinste Sandkorn spaltet uns. Jawohl, wir sind
indem wir Strandläufer sind, weit außerhalb von uns. Das Meer, das Meer
ist so blau, man muss einen guten Atemstrom hin und her bringen
alles zündet alles, so wird es Tag, Tag
wo nichts sich berührt, haben wir Platz. Fast
dürfen wir uns widerrufen.

Extrait de : Peter Waterhouse: passim (Engeler, Bâle 1986-2001)


Contribution de Jean-René Lassalle

bio-bibliographie de Peter Waterhouse
http://poezibao.typepad.com/poezibao/2008/12/peter-waterhouse.html



Index de Poezibao
http://poezibao.typepad.com/poezibao/index_gnral.html

Une de Poezibao
http://poezibao.typepad.com/


Merci à Florence Trocmé de nous rendre de la poésie!

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