quinta-feira, 4 de fevereiro de 2010

Évaluer tue


Forum des Psys
EVALUER TUE
Sous la Présidence de Bernard-Henri Lévy
Dimanche 7 février 2010 De 10h00 à 19h00
Grand meeting à la Mutualité, 24, rue Saint-Victor – Paris 5è

Inscription sur place dés 9h15 Venez nombreux !



Programme et arguments

9h 15 : Accueil

10h-11h Bernard-Henri LEVY, Ouverture

Agnès AFLALO, Le chiffre mortel

Eric LAURENT, Nouveaux semblants de l’évaluation

Comment les gentils « coups de pouce » et les brutales contraintes contribuent à la mort subjective.

11h-12h Cynthia FLEURY, Conscience et science panoptiques

Ou comment confiner l’individu au double bind : être tué/être criminel

Roland GORI, L’évaluation : un dispositif de servitude volontaire

Les pratiques de l’évaluation à l’Université constituent de nouveaux dispositifs de servitude volontaire qui participent de l’art néolibéral de gouvernement des individus et des populations. Pour y parvenir le Pouvoir pris par la fièvre de l’évaluation a dû insidieusement et progressivement acter le changement de signification de cette notion conçue comme une extension sociale de la norme managériale dans des secteurs de la vie sociale qui en étaient jusque-là préservés.

12h-13h Bernard-Henri LEVY, Une culture de mort

15h-16h Jean-Claude MILNER, Le retour du travailleur idéal

Le capitalisme suppose un travailleur idéal. C’est-à-dire un être parlant dont on n’attend qu’une seule chose : qu’il fasse travailler un savoir-faire. Évaluer, c’est vérifier que le sujet fonctionne au plus près de sa réduction systémique : un savoir qui ne pense pas, qui ne calcule pas, qui ne juge pas, mais qui travaille. La vérification sera d’autant plus concluante que les critères seront aléatoires, infondés et sans appel. La possibilité de la désespérance n’est pas incluse dans l’épure. La mortalité, non plus.


Yves-Charles ZARKA, “L’évaluation, tribunal d’inquisition !”

J’ai l’intention de montrer que l’évaluation est une forme sécularisée des tribunaux médiévaux d’inquisition. C’est une machine à surveiller, à persécuter, à réprimer et à tuer, mais aussi une machine à enquêter, à scruter, établir des preuves supposées, tout cela en vue de donner un jugement sans appel. C’est un tribunal sans aucune garantie ni recours pour tous les prévenus virtuels, c’est-à-dire tout ceux qui ne bénéficient pas d’une protection par le pouvoir. Mais la religion a changé : l’évaluation est l’instrument de la nouvelle religion managériale ».

16h-17h Mathias GOKALP, L’évaluation et le comédien en entreprise

Sources documentaires et réflexion à propos de l’écriture du film « Rien de personnel“.

Margaret MOREAU, Liens entre Évaluation, Lean et MTM (Méthodes de Mesure du Temps)

Expérience acquise dans des grandes entreprises françaises en tant que médecin du travail.

17h Carole DEWAMBRECHIES-LA SAGNA, Éducation thérapeutique et bientraitance, les deux mots clefs de l’HAS

François ANSERMET, Contre les verdicts du futur

L’évaluation prend aujourd’hui une pente prédictive, réglant le futur sur des certitudes ségrégatives, suivant une logique mortifère qui fixe une destinée, face à laquelle, en contrepoint, la psychanalyse lutte pour maintenir l’accès à l’inattendu.

Clotilde LEGUIL, Contre le déluge de l’évaluation, retour à Freud

Le mot d’ordre de Lacan d’un retour à Freud prend un sens nouveau au XXIème siècle alors que nous avons à lutter contre l’évaluation comme nouvelle idéologie d’une rationalité technique désenchantée, empruntant ses dogmes à la religion de la quantification, contre tout désir de culture. En ce début d’année 2010, l’oeuvre de Freud tombée dans le domaine public, doit pouvoir être le lieu depuis lequel une nouvelle lutte pour la civilisation peut s’engager.

Guy BRIOLE, La société des Morticoles réalisée

Au pays des Morticoles ou bien l’on est médecin ou bien l’on est malade. La caste médicale décide de la place de chacun dans une société redistribuée par l’évaluation. Autiste, hyperactif, asocial, suicidaire et toxicomane, inadapté, immigré revendiquant, consommateur excessif, chômeur déprimé, Alzheimer : la société de l’évaluation médicale à une réponse, un protocole applicable à toutes les étapes et circonstances de la vie. Le médecin moderne — évaluateur-évalué — collabore en étant convaincu que c’est là, sa responsabilité morale ! L’évaluation médicale tue le sujet ; il crie sous le scalpel, mais le médecin ne veut pas l’entendre, ou ne le peut pas tant il est occupé à servir le pouvoir.

Jean-Pierre DEFFIEUX, Chroniques de l’accréditation

Sem comentários: