Edwin Arlington Robinson
Souvenir
Une maison évanouie que j’ai connue pendant une heure
Par quelque hasard oublié, tout jeune encore,
Jetait des lueurs par une fenêtre surmontée
D’un chèvrefeuille humide de la rosée du soir.
De grands dahlias bordaient obscurément l’allée,
Des hortensias palpaient l’ombre et se balançaient
Férocement ; et au-dessus de moi, parmi
Les phalènes et les mystères, volait, floue, une chauve-souris.
Quelque part au-dedans, de confuses présences
Flottaient : journées fantômes, années qui n’étaient plus.
J’attendais. Entre leurs silences
Un bruit fané, évanescent, se fit entendre ;
Et, bien qu’enfant, je sus qu’il trahissait la voix
De quelqu’un qui était occupé à mourir.
Remembrance
A vanished house that for an hour I knew
By some forgotten chance when I was young
Had once a glimmering window overhung
With honeysuckle wet with evening dew.
Along the path tall dusky dahlias grew,
And shadowy hydrangeas reached and swung
Ferociously ; and over me, among
The moths and mysteries, a blurred bad flew.
Somewhere within there were dim presences
Of days that hovered and of years gone by.
I waited, and between their silences
There was an evanescent faded noise ;
And though a child, I know it was the voice
Of one whose occupation was to die.
Edwin Arlington Robinson
dans Pierre Leyris, "Esquisse d’une anthologie de la poésie américaine du xixe siècle", édition bilingue, Gallimard, 1995, p. 419 et 418.
Contribution de Tristan Hordé
note bio-bibliographique de Edwin Arlington Robinson http://poezibao.typepad.com/poezibao/2008/07/edwin-arlington.html
index de Poezibao
http://poezibao.typepad.com/poezibao/2005/06/index_des_potes.html
Source: http://poezibao.com/
Merci Florence Trocmé de la permission de reproduction dans mon blog!
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